Compte-rendu du procés de Adel

Chers amis*, chers camarades*, nous souhaitons tout d’abord remercier tous ceux qui ont fait preuve d’une solidarité totale avant et pendant le procès ! Nous remercions toutes les personnes qui se sont penchées sur le cas d’Adel dans le monde entier et qui se sont montrées solidaires !    Le procès a débuté par un rassemblement antifasciste qui a commencé avec un léger retard. Au fil du temps, de plus en plus de personnes se sont rassemblées pour apporter une solidarité pratique et montrer qu’Adel n’est pas seul. La “masse” de supporters des nazis annoncée à grand renfort de publicité n’a pas eu lieu, notamment grâce à notre mobilisation de grande ampleur. Les policiers n’étaient pas non plus présents en grand nombre, mais en nombre tout à fait excessif. Le Landeskriminalamt a bien sûr envoyé la “première garde” de son département de clowns de la police, comportement provocateur et sourires narquois compris. On vous connaît 😉 Seul un homme d’extrême-droite, très perturbé, a tenté d’accéder au tribunal avec un spray au poivre à la main. Cette tentative a échoué en raison de sa présence embarrassante et s’est soldée par une plainte. Concernant le procès : le tribunal a spontanément déplacé la salle et a eu l’idée de réduire les 20 places annoncées pour les auditeurs* à 10 seulement. Une coïncidence ? Cette tentative visait plutôt à saboter une fois de plus l’observation critique du procès. Les policiers ont harcelé les observateurs solidaires du procès avec les moqueries habituelles. Au début du procès, notre ami Adel, par solidarité et compassion avec tous les antifascistes* touchés par la répression, a brandi un papier qu’il avait écrit lui-même avec la grande inscription “Free all Antifas” et a levé le poing gauche en l’air. Des applaudissements ont alors retenti dans l’assistance, ce dont la juge a profité pour préciser qu’il ne s’agissait pas d’une manifestation amusante. Adel portait un t-shirt spécialement imprimé pour l’occasion avec la simple inscription “Nous n’avons pas d’armes, mais une conscience…”, une allusion claire à l’injonction de sécurité délirante du tribunal. L’avocate d’Adel a commencé l’audience par sa demande initiale de suspension du procès pour des raisons de protection contre les infections, car il est fort probable que les nazis “lésés” n’aient pas eu recours à l’aiguille à vacciner et qu’ils pourraient ainsi devenir un risque pour toutes les personnes impliquées dans le procès et leurs proches. La juge a bien sûr rejeté cette demande importante, arguant que tout avait été fait pour minimiser le risque d’infection. Lorsqu’Adel a baissé son masque pendant quelques secondes pour prendre une gorgée d’eau, la juge l’a directement interpellé en disant “vous ne devez pas boire, pensez à votre mère”.
La deuxième requête de notre avocate a été le plus beau monologue de 70 minutes que nous ayons entendu depuis longtemps. Son contenu portait sur la question de savoir s’il existe une quelconque base légale pour utiliser des “preuves” d’agents infiltrés en tant que telles dans la procédure. Plus connu sous le nom d'”agent provocateur”. Après cette demande, la juge était au bord du désespoir et cherchait en vain une fin. Pour finir, ils se sont mis d’accord sur une suspension de la procédure jusqu’en février 2022, puis cinq jours de procès sont prévus jusqu’au 18.03.22, ironiquement la journée des prisonniers politiques. Le mandat d’arrêt et l’obligation de se présenter à la noblesse sont également caducs. C’est en tout cas une nouvelle tranche de liberté de vie ! La lutte continue et nous allons encore faire beaucoup de choses entre-temps ! C’était le jour du procès de notre camarade Adel.